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Conseil de sécurité: la représentativité de l’Afrique au coeur du débat !

Comment remédier à l’injustice historique faite au continent africain quant à sa faible représentativité au sein du Conseil de sécurité? Cette <<omission flagrante » fait l’objet d’une communication par le Secrétaire général. Qui a exhorté, aujourd’hui, à ce que « la voix de l’Afrique, les idées de l’Afrique et la participation de l’Afrique » soient pleinement prises en compte dans les délibérations et les travaux du Conseil, déplorant une « omission flagrante ».

Ce n’est pas seulement une question d’éthique et de justice. C’est aussi un impératif stratégique susceptible d’accroître l’acceptation globale des décisions du Conseil, dans l’intérêt de l’Afrique et du monde, a déclaré M. António Guterres à l’entame d’une réunion de haut niveau, conduite par le Président de la Sierra Leone, pour débattre des moyens de « remédier à l’injustice historique et renforcer la représentation effective de l’Afrique » au sein de l’organe.

Pour rappel, en 1945, la plupart des pays d’Afrique actuels étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre dans les affaires internationales. Il n’y a pas de membre permanent représentant l’Afrique au Conseil de sécurité, et le nombre de membres élus issus du continent n’est pas proportionnel à l’importance de ce dernier qui compte 54 des 193 États Membres de l’Organisation, accueille la majorité des opérations de maintien de la paix et compte 4 des 10 premiers pays fournisseurs de contingents aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Il est tout simplement « inacceptable » que l’Afrique soit sous-représentée au Conseil de sécurité, parce que « cela porte atteinte aux principes d’équité, d’inclusion et d’égalité souveraine des États », a renchérit le Président de l’Assemblée générale. À préciser qu’au cours du processus de négociations intergouvernementales, les discussions sur les cinq groupes et modèles ont soutenu le renforcement de la représentation de l’Afrique au sein du Conseil.

De son côté, le Président de la Sierra Leone, dont le pays coordonne le Comité des 10 chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité, a rappelé que l’Afrique exige deux sièges permanents au Conseil de sécurité et deux sièges non permanents supplémentaires, ce qui porterait à cinq le nombre total de sièges non permanents réservés au continent.

Pour M. Julius Maada Bio a aussi relevé que l’Afrique souhaite en outre que le veto soit aboli, mais que si les États Membres souhaitent le conserver, il doit être étendu à tous les nouveaux membres permanents par souci de justice.

« La représentation limitée de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité restreint la capacité du continent à résoudre les conflits de manière efficace et concrète », a ajouté le Mozambique.

Quant au représentant de l’Algérie, il estime que cette réforme doit d’ailleurs englober les méthodes de travail et l’usage du droit de veto, puisqu’« une représentation sans efficacité ne suffira pas, et une efficacité sans représentation ne sera pas utile ».

Même son de cloche pour la plupart des délégations qui souhaite partager cette exigence de réparer l’injustice historique faite à l’Afrique. En cela, le représentant du Japon s’est dit convaincu que l’Afrique a le droit à une participation égale à l’architecture de gouvernance mondiale. Pour l’Équateur, cela signifie en outre réformer non seulement le Conseil de sécurité, mais aussi les institutions de l’architecture financière internationale issues de Bretton Woods. En plus, la République de Corée a fait valoir pour sa part que la catégorie de « siège permanent régional » est inconcevable pour d’autres régions telles que l’Asie-Pacifique.

Ce n’est pas tout. Corriger les injustices contre l’Afrique ne devrait pas se limiter à la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, a estimé à son tour la Fédération de Russie, appelant à juguler les conséquences du colonialisme qui s’étendent à tous les domaines de la vie de la société africaine comme la question de la dette ou encore l’absence de représentants du Sud dans les structures de gestion de Bretton Woods et les institutions de développement de l’ONU.  Pour sa part, la Chine a affirmé soutenir la demande de l’Afrique d’être considérée comme une priorité et un cas particulier, en saluant la prise en compte de cette position dans le libellé du Pacte pour l’avenir.

Par ailleurs, le texte du Pacte pour l’avenir se doit d’être à la hauteur et refléter cette ambition collective, a estimé la France. Même son de cloche pour les États-Unis qui attendent des précisions dans le Pacte et qui ont rappelé soutenir une représentation permanente au sein du Conseil de sécurité pour l’Afrique et l’Amérique latine et les Caraïbes.

Alseny Soumah

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